L’association #Sobériser a animé, sur invitation d’Expertise France, un atelier destiné à #sobériser l’écosystème de l’innovation en Tunisie. Des enseignements déclinables sur d’autres environnements. https://innovi.tn/organisation-dun-atelier-de-design-thinking-innovation-sobre-et-durable/

La transition vers une société et une économie sobre est cruciale, et induit de profonds changements comportementaux, aussi bien dans les habitudes des consommateurs que dans les modes de productions et d’offres des entreprises. En Tunisie, particulièrement, il devient indispensable de développer une action structurante impliquant les différents acteurs de la société, couplé à l’introduction d’un discours positif autour de la sobriété.

Alors même qu’il apparaît comme un des facteurs clés de la transition vers une société plus sobre, le secteur privé tunisien est marqué par un important manque de proactivité et un déficit de moyens mis en œuvre pour favoriser son intégration aux processus de transition écologique, en termes d’incitation à l’investissement et à l’innovation et d’accompagnement financier et technique. Ainsi, Expertise France souhaite appuyer et soutenir le secteur privé dans le développement de modèle économique et modes de production de biens et gestions de services en phase avec les principes de l’économie verte et bleue. Ce soutien s’articulera autour de trois grandes thématiques liées au concept de sobriété : l’entrepreneuriat et l’innovation verte, l’économie sociale et solidaire et circulaire, et la transition écologique.

Une journée de co-création, rassemblant représentants des pouvoirs publics, agences de soutien à l’économie et à l’innovation, entrepreneurs, financeurs, aboutit à cinq orientations, de nature à favoriser le développement d’une innovation sobre et durable :

• 1. Initier un programme de recherche, permettant de préciser les attendus de la sobriété, et d’établir un système de mesure de la sobriété

La sobriété peut être vue comme une démarche visant à minimiser les intrants (matière, énergie) pour une production plus responsable vis-à-vis de l’environnement tout en apportant une meilleure valeur ajoutée sociétale. La mesure de la sobriété doit donc intégrer, à la fois, la mesure de la réduction des externalités négatives, et celle de l’augmentation des externalités positives.

Elle doit couvrir toute la chaîne de valeur : intrants, production, logistique, emballage, commercialisation, usage, collecte et traitement des déchets…

Un tel programme pourrait être développé avec le concours

• de structures d’appui à la recherche, universitaires et techniques,
• de bailleurs de fonds internationaux
• de structures permettant la collecte de données, le partage et l’enrichissement d’un référentiel, l’enrôlement de parties prenantes pour tester et apporter des données : organismes professionnels ou interprofessionnels, nationaux et internationaux

• 2. Etablir un label de l’économie sobre, par paliers, pour encourager les acteurs économiques à accélérer leur progrès sur une trajectoire de sobriété ; ce label s’appuierait sur les systèmes de mesure recommandés en 1.

• 3. Documenter des business models inspirés par la sobriété : business models d’économie circulaire, dans lesquels les déchets de l’un deviennent les ressources de l’autre ; schémas de partage de la valeur innovants (celui qui permet l’économie de ressources se voit attribuer une partie de la valeur générée). Ces business models seront promus par les structures d’accompagnement.

• 4. Proposer aux acteurs du financement et de l’accompagnement d’intégrer des critères d’éligibilité intégrant la sobriété, voire des avantages fiscaux ou autres incitations ou conditionnalités financières

• 5. Construire des discours positifs autour de la sobriété, généraux pour le grand public, et spécifiques pour certaines cibles (professionnels, bailleurs de fonds, financeurs …). Les discours les plus généraux pourraient faire l’objet de campagnes nationales mises en perspective au regard des enjeux globaux.